4/25/2020

Alexandra.

Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
 Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
 Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, 
Comme un alcyon sur les mers. 
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées ! 
Jouissez du matin, jouissez du printemps ; 
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ; 
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. 
Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
 Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, 
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
 Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux ! 
Février 1825. Victor Hugo.